La Madone du Mont
Implantée sur un très beau site de l’olivaie breilloise, la Madone du Mont intègre des absides romanes, des portails gothiques et un clocher baroque autour de ses trois nefs romanes à décors baroques. Ses volumes harmonieux et ses décors émouvants témoignent d’une histoire mal cernée, mais à l’évidence mouvementée. Classée Monument Historique en 1978, elle est en attente d’une nouvelle campagne de réparations.
Période médiévale
L’abside du XIe siècle est caractéristique du « premier art roman lombard » : parements de petites pierres cassées au marteau et dressées par lits à joints larges, bandes lombardes latérales (reliefs verticaux) reliées par des frises d'arcatures sous la toiture. L’absidiole nord et la base visible du mur de façade nord, avec une mise en œuvre plus maîtrisée, seraient plus récentes, mais antérieures à la première surélévation.
Les chapiteaux des quatre colonnes sont du même modèle que ceux de la Madone del Poggio à Saorge et de l’ancienne église du village (réemployés au monument aux morts). Leur décor est du type des chapiteaux romans cisterciens « à feuille d’eau » que l’on trouve en Provence aux XIIIe et XIVe siècles. La construction des arcades en plein cintre est également caractéristique de cette époque. Elle a nécessité la première surélévation de l’édifice.
Périodes baroques
Les toitures ont à nouveau été surélevées au début du XVIIe siècle, et des fausses voûtes ont été mises en place sous la charpente. La reconstruction du clocher, à décors baroques, a été achevée en 1639. A son sommet, un bulbe maçonné est recouvert de tuiles vernissées jaunes, rouges et vertes, typiques de la région.
La dernière campagne de réparations lourdes, commencée vers 1820, a été nécessitée par les dommages consécutifs à son utilisation pour le cantonnement des troupes révolutionnaires puis impériales françaises. Le maître autel néobaroque (1828) et la tribune (1832-1834), ont alors été réalisés.
Un patrimoine en attente d'une nouvelle campagne de travaux
De nos jours, les travaux les plus urgents à réaliser sont :
- La stabilisation des arcades latérales au pilier sud-ouest, qui souffre d'une rupture en compression (un étaiement temporaire est en place) ;
- La réparation du clocher très endommagé par la foudre en 1984 ;
- La stabilisation du porche dont les piles ouest reposent sur un mur en pierres sèches insuffisamment résistant ;
- La réfection des fausses voûtes du XVIIe siècle, localement effondrées.
Par ailleurs, il apparaît que des fresques anciennes, endommagées, sont présentes sous les badigeons ocre du XIXe siècle. Une campagne de sondages réalisée par des experts est souhaitable.
Enfin, depuis quelques décennies, les combles de la Madone hébergent l'été des chauves-souris, protégées au titre du programme Natura 2000, et surveillées par le Parc national du Mercantour.
Le programme de restauration attendu sera donc précédé par des accords à définir entre la commune et les différentes administrations en charge de la protection du monument et de ses hôtes.