La chapelle de la Miséricorde
La chapelle de la Miséricorde, qui a été classée Monument historique conjointement avec l’église Santa-Maria in Albis en 1978, a été construite en même temps.
Siège de la confrérie des Pénitents noirs jusque vers 1930, elle était dédiée à Saint-Jean Baptiste. Désacralisée, elle a été affectée à des activités culturelles avant d’être désaffectée. Elle est actuellement en attente de restauration.
Une façade baroque richement et originalement décorée
La façade principale, à l'est de la chapelle de la Miséricorde, a une ornementation plus riche que celle des autres lieux de culte de la commune. Des doubles et triples pilastres, et de larges corniches la divisent en trois zones sur trois niveaux.
A la base de la façade, la porte est cernée de colonnes cannelées adossées dont les chapiteaux rappellent les chapiteaux palmiformes égyptiens. Ces colonnes et le fronton cintré brisé qu'elles portent encadrent l'entrée. Cette entrée, les rinceaux en cornes d'abondance qui la dominent et les frontons cintrés des niches latérales du premier niveau restent marqués par un classicisme post-renaissance.
Le haut du deuxième niveau développe davantage l’ornementation baroque du XVIIIe siècle par ses volutes et sas chapiteaux corynthiens. La triple fenêtre est surmontée d’un élégant cartouche dont le texte est effacé. A droite et à gauche, deux "plaques" rappellent les "cuirs" de la Renaissance.
Le troisième niveau plus étroit est entouré d’ailerons à volutes et d’obélisques (une a été supprimée par sécurité). Le sacré Cœur de Jésus figuré dans un médaillon central est dominé par le fronton qui abrite l’œil de la Providence dans le triangle rayonnant, symbole de la Trinité qui s’est développé sur les chapelles de l’époque.
Un clocheton rajouté vers la fin du XIXe siècle
Le clocheton surmonté d’un bulbe à tuiles vernissées en écailles typiques de la région, repose sur la façade latérale sud et sur le large pilastre de l’arc qui sépare le chœur de la nef. Une girouette fixée sur la croix sommitale figure un angelot à trompette. La face d’un clocher virtuel est figurée en relief sur la hauteur de la façade. Ce clocheton a été rajouté tardivement, entre 1875 et 1880.
Les décors intérieurs, entre XVIIIe et XIXe siècles
A l'intérieur, les très beaux décors peints en trompe l’œil de la voûte de la nef et du chœur de la chapelle sont caractéristiques du XIXe siècle. On y voit notamment une décollation de Saint-Jean Baptiste dans la nef et les quatre évangélistes autour d’une vaste rosace dans le chœur.
Les stucs présentent les caractéristiques du baroque du XVIIIe siècle.
Alors que l'autel a été détruit, le retable à doubles colonnes latérales et chapiteaux d'inspiration corinthienne, qui encadrait une toile disparue, est bien conservé. Au centre du retable se trouve un cartouche avec la tête de Saint-Jean Baptiste sur un plateau. Ce funeste symbole du saint patron de la chapelle est entouré de riches décors baroques dorés avec angelots.
Une tribune et un promenoir périphérique sur une large corniche dominent la salle.
Des dommages encore visibles, mais traités
Le tassement de sol dont a souffert la chapelle a commencé au plus tard lors du séisme ligure de 1887. Une aggravation constatée par le conservateur en chef des monuments historiques en 1978, a abouti à d’important et fructueux travaux de reprise en sous-œuvre en 1985. Les lézardes en façade ont ensuite été colmatées et la toiture refaite.
Désormais stabilisée et hors eau, la chapelle de la Miséricorde attend une restauration et une réaffectation. Sa façade subit depuis quelques temps la surverse des gouttières de l'église en manque d'enttretien.